Le « Naked Run » Challenge-courir sans montre GPS et sans MP3
Nous sommes habitués à nos MP3, montres GPS, portables et applis… Et nous avons la chance de pouvoir quantifier nos efforts et nos résultats pour mieux nous connaître et mieux performer.
Le revers de cette chance, c’est qu’à force d’être tout le temps connectés, on perd la connexion avec nous-mêmes, notre ressenti, nos capacités. Voici pourquoi je pense qu’il est intéressant de laisser sa montre GPS et son mp3 (de temps en temps bien sûr!) et partir courir juste avec nos clefs dans la poche :
Retrouver l’écoute de son corps
Je me suis lancée un challenge pour ma prochaine course, non pas chronologique mais technologique. Je vais faire ma toute première course (ever, ever) sans montre et sans mp3.
J’ai choisi une course nature comme la Jogg’îles (le dimanche 20 novembre) car j’ai quelques repères. Je l’ai couru en groupe il y a 2 ans et je connais le tracé. J’ai choisi une distance moyenne : 15 km (en réalité c’est bien moins que ça) .
Les paysages du lac seront ma musique et mon corps sera ma montre. Je m’abandonne à mon ressenti pour savoir si je peux accélérer ou pas 🙂 Ce sera excellent aussi pour vérifier si ces 3 années d’entraînement avec une montre m’ont permis de bien connaître mon allure à l’instant T.
Partir suivant ses capacités du moment et non en fonction de l’objectif
Nous vous y trempez pas, je suis POUR l’utilisation d’outils connectés qui nous permettent de mieux analyser nos performances et mieux nous connaître. En entraînement le suivi de l’allure nous aide vraiment à progresser. En compétition aussi, la montre est une alliée pour suivre le plan qu’on s’est fixé et ça rassure énormément. Mais la possibilité de suivre son allure à chaque moment peut aussi nous jouer des tours…
Ça ne m’étais jamais arrivé mais pendant la dernière compète que j’ai fait (le Run in Lyon ’16), j’avais constamment le regard rivé sur ma Garmin… C’est vrai que c’est confortable de savoir à quelle allure on évolue, mais ce jour-là j’aurais mieux fait d’oublier ma montre à la maison. Je pense que je suis partie trop vite, sans écouter mon corps et ensuite j’ai payé les frais. De plus, mon objectif n’était pas suffisamment adapté à mes capacités du moment, à savoir : quelques kilos en plus, quelques semaines de prépa en moins, et pas assez de renforcement musculaire pour pouvoir supporter une allure plus soutenue.
Ne pas se laisser distraire par sa contreperformance
Je voulais tellement suivre le plan et l’allure que je m’étais fixée, que mes sensations physiques sont restées au second plan. C’est important pour le moral de penser à autre chose que ses bobos, mais ne pas se concentrer uniquement sur sa montre, c’est mieux aussi. Quand on n’est pas assez préparé, il faut l’admettre et arrêter de regarder le temps sur la montre. Peut-être que mon mental aurait été plus fort si je n’avais pas l’occasion d’être déçue à chaque fois que je voyais que mon allure baissait…
Écouter son rythme
Les foulées en musique, je suis tout autant adepte que la montre. J’adore la musique et j’aime qu’elle rythme mon tempo de course. Surtout sur les longues distances, le mp3 est un vrai allié contre la monotonie et me remotive à aller plus loin. Où est le piège alors ? Aller trop vite trop tôt…parfois la musique nous fait accélérer sans qu’on s’en rende compte. Pour palier à cette éventualité, je programme mes playlists de telle manière à ce qu’au début de la course je démarre sur des chansons moins rythmées. Pour la Jogg’îles, plus de playlist, je vais laisser mon iPod au repos et je vais écouter le rythme de mon pouls 🙂
Bien sûr, avant la compète, je vais essayer de faire quelques sorties « nudes » toute seule ou avec mon amie Margaux histoire de me familiariser avec une course plus légère sans technologies.
A dans 3 semaines pour le débrief sur ma première expérience de ce que les anglo-saxons appellent le « naked run » !
Soyez gentil et vous verrez vos commentaires approuvés.
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Stéphane
9 novembre, 2018 3:19 pm
Merci pour ton article Christina. Après des années de courses à regarder mon allure, publier mes "perfs" sur les réseaux sociaux, c'est terminé depuis que je me suis lancé un défi de jeûne technologique... Je perdais trop d'énergie, de temps et de confort de tout gérer: montre, appli smartphone, écouteur etc... j'ai une grande préférence pour le minimalisme ;) Je cours tout de même de temps à autre avec la musique... mais la montre, je l'ai vendu et je me porte très bien (mieux) depuis... plus de stress, lorsqu'on voit un bel endroit à photographier ou un couché de soleil, que nos "amis" strava remarque un baisse d'allure, un moment de pause. Ou simplement pour nous-même, j'en étais venu à pas vouloir faire de pause pipi ou autre pour ne pas fausser la courbe du graphique de ma session. Bref, te rejoints et je ne dirais pas d'être autant extrémiste que moi et revendre sa montre. Mais ça vaut la peine d'essayer durant quelques runs de lâcher sa montre et son smartphone. Stéphane de courirajeun.com
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Mathilde
2 novembre, 2016 4:55 pm
Je suis bien d'accord avec toi! Cela est important de se reconnecter de temps en temps avec soi-même. Sans le vouloir, je suis partie il y a quelques semaines pour un run et ma montre et mon mp3 étaient déchargés.. J'ai donc suivis mon instinct et ma musique fut l'océan ! Je ne sais pas combien de km j'ai couru, mais je me suis sentie bien et j'étais super heureuse en rentrant :D
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Christina Dimitrova
3 novembre, 2016 8:07 am
C’est pour ça aussi qu’on aime les sports outdoor…l’imprévu, l’adaptation, la nature :) merci de partager ton expérience ça me motive encore plus d’aller au bout de ce challenge !